• 11.03 Attentat poétique – Slam Connexion

    11.03 Attentat poétique – Slam Connexion          « La poésie traîne partout et c’est tant mieux pour vous ! » scandent en cœur et encore nos sept slameurs dans les rues de Rennes. Du parlement à la place de la mairie, de la rue Vasselot à la gare en passant par le colombier, les bombes de la poésie explosent. Ils clament chacun leur tour et slam avec entrain au cours de la déambulation pleine de punch menée par la slameuse Deb'bo. Insurrection ou non, les passants sont sur le front.  


    « c’est une bombe avec des mots votre truc ! » 


    « Un attentat ? Ça fait du bien quand c’est pas violent. » Confient Audrey et Aurélien à l’écoute des textes. 


    À 15h20 ce mercredi rue Vasselot, difficile de ne pas entendre les mots de Maud, Vincent ou Aurélia. Au même instant et au même endroit, il suffit de lever les yeux pour voir les gens venus s’accouder à leur balcon pour écouter l’insurrection.  


    « C’est quand même osé par les temps qui courent, d’appeler ça un attentat poétique… » Dit Jean- François qui ne perd pas une miette du spectacle.  


    « Et bien moi, ça me fait penser à Maïakovsky « je connais la force des mots, la force des mots tocsin », ça c’est Maïakovsky vous voyez ! » ajoute Jeanne. 


    Les gens passent, Mat l’Artnaque les interpelle dans ses textes avec cette verve envoutante qui lui est propre. Il les fixe du regard, s’adresse à eux aussi bien qu’à toute la rue, avec les mêmes mots et la même force. Ça les déconcerte. Ça les fait rire. « Il a fumé ou quoi ? », ils réagissent, c’est déjà ça.  


    11.03 Attentat poétique – Slam Connexion Et puis parfois, le passant s’arrête de passer. Il vient s’ajouter aux autres pour former le public de la rue. Phalou a même changé sa trajectoire cet après-midi. Il a sorti son bloc et son stylo et a suivi la troupe un instant ; « c’est absolument génial d’arrêter les gens par la force des mots. On les regarde dans les yeux et on passe un moment ensemble. Même si ce moment est infime. » 


    Ça aurait pu durer longtemps. Rennes regorge de petites places et de carrefours qui ne demandent que ça, un attentat poétique pour réunir, faire réfléchir. Pour finir, ce petit punch line de Cocteau Mot lotov qui dit ; 


    « C’est l’art qui doit tout remettre en cause alors cause, cause, cause ! » 


    À méditer…

    A.F