• 05.03 Le Tonneau : Kinopoésie à l'Atelier d'Aran

    05.03 Le Tonneau : Kinopoésie à l'Atelier d'Aran"- Ce soir, tu viens au Kinopoésie ?

    - Au quoi ?

    - Kino : "cinéma" en allemand. C'est à 20h."

     

    Rendez vous à l'atelier d'Aran, un garage aménagé dans une arrière cour, rue des Trente. Entre tentures rouges, sièges de cinéma, quelques tables et un comptoir derrière lesquels on sert des verres et repas, le lieu est convivial. Il a ce côté bricolé et alternatif à la mode berlinoise.

     

    A peine arrivés, les discussions vont bon train. Dans l'assistance, les habitués expliquent aux nouveaux venus le projet du lieu. "C'est géré par une association de professionnels qui y produisent des films documentaires. Ils travaillent dans les bureaux de la mezzanine. Et puis l'atelier organise des rencontres autour du cinéma avec séances de visionnages, mais aussi des concerts " : une petite salle de cinéma de quelques places a été prévue pour ce faire.

    Très vite, Alexandre, un des organisateurs de ce Kinopoésie, explique avec Matthieu Guingouain et Armel Gourmelin le principe de cette rencontre:

     

    " Jeudi dernier six équipes de trois ou quatre personnes ont été formées. Ces équipes avaient une semaine pour réaliser un court métrage avec ou ou à partir d'enregistrements sonores de poèmes. Ce soir, nous visionnons les films produits. Un grand merci aux équipes pour leur enthousiasme."

     

    Les extraits sélectionnés : "Malade d'amour" de Charles Pennequin, "Rouge" de Marie Bornasse, "148 propositions sur la vie et la mort" de Jean Michel Espitallier, "Pattismit" de Lucien Suel et "Du savon dans la bouche" de Louis Lafabrié, ainsi qu'un texte inédit de Mariette Navarro. "Certains des extraits ont pu être enregistrés à la Maison de la poésie de Rennes" ajoute Alexandre.

     

    Nous prenons place dans la salle de cinéma. Un temps pour synchroniser l'image et le son, un autre pour régler le volume, on y est : le premier film est lancé. Vient d'abord l'extrait audio de Lucien Suel, "Patti Smit", puis deux personnes apparaissent à l'image. Ils parlent en gallo près d'un cheval...

     

    On n'en dira pas plus. Ni sur les autres films. En vrac, disons juste que l'on y voit un couple dînant dans une ambiance rouge torride, un clip avec un homme qui pourrait être le fils de Chaplin et de Marx, un observateur à l'oeil vif écoutant sous un lit, un couple oscillant entre l'ici et l'ailleurs au gré des news du poste radio, une lune qui se couche et puis sa ville jour-nuit.

     

    05.03 Le Tonneau : Kinopoésie à l'Atelier d'AranFin des projections, le public sort. Il y a la queue : deux autres séances sont prévues. Les membres des équipes sont là et attendent sans le dire les impressions de chacun : les films sont de bonnes factures  Entre quelques verres et des assiettes de rougaille-saucisse, on discute.

     

    Aux uns et autres, on leur demande comment sont venues les idées, de quelles manières ont-ils abordés les poèmes. L'un plus dans le clip musical, d'autres dans l'esthétique de l'image, d'autres encore dans la série Z, ou le documentaire... Le Kinopoésie rassemblait plusieures associations audiovisuelles rennaises ( Scénaroptik, Equinok, Oniric Vision )  qui ont su donner aux textes leurs films. Assurément, les poètes en seront ravis.

     M.P